carte postale

  Aujourd'hui dans mon sac il y a...


  C'était comme une promesse muette, tacite, mais en acier trempé. On ne lâcherait rien de cet été, de toutes nos forces on repousserait septembre et sa rentrée, on s'appliquerait , jour après jour, à faire  de ces vacances une petite éternité.

En Juillet en Touraine , l'école à peine terminée, on avait retrouvé le temps d'un week end les cousins du Quebec, on  avait mangé en robes legères sous des lampions dans un jardin,  on avait ri, fait des projets de voyage , croqué des dragées , photographié les enfants ensemble dans leurs tenues de fête en se disant combien ce moment était bon à partager . En rentrant dans la voiture  on pensait "la semaine prochaine à cette heure-ci ,si tout va bien, on sera à Rome " mais on n'était pas préssés , à peine superstitieux, à peine craintifs qu'un méchant volcan ne vienne à nouveau se réveiller.. On avançait, confiants, vers le coeur de l'été.

Et puis il y avait eu Rome sous le soleil brûlant, Rome  où il faisait si chaud qu'on se baignait les pieds aux fontaines , que leur eau glacée nous coulant au cou était un délice,  que même au fond du fond de la nuit transpirait l'air tiède , qu'on cherchait le jour l'ombre parfumée des lauriers rose, des orangers et des pins parasols, la fraicheur des églises où toujours sourient des anges, et des vieilles pierres du Colisée. A Rome, en juillet ,dans le Trastevere , il faisait bon dîner sous les tonnelles , manger des glaces tard le soir sur les escaliers de la place d'Espagne , se mêler à la foule devant la fontaine de Trévi illuminée . A Rome, pendant 4 jours enchantés, le temps n'avait plus compté. Et Juillet n'était encore dévoré qu'à moitié.

Bientôt mais pas trop vite, ce serait Aout , le bassin d'Arcachon, la dune du Pyla à escalader, la tentation de ne plus en redescendre, , les villas du cap ferret, les plages sous les pins, les cannelés , une pile de livres à enfin savourer , le souffle régulier de l'Ocean, du temps pour soi comme un cadeau precieux ,  des matins sans reveil , des balades à vélo ,  le delice de se sentir loin, de se laisser aller à rêver qu'on pourrait changer sa vie comme ça juste en le rêvant assez fort.

Et puis  Il avait bien fallu rentrer , les rêves au fond des valises bien rangés, Août égrennait ses derniers jours , on ne pouvait plus eviter la rentrée,  toutes ces choses à acheter, les cartables à remplir, les inquiétudes qui refont surface ,  tout ce que l'on avait mis tant de force à oublier.

Mais qu'importe après tout, on est un tout petit peu plus fort puisque on a eu un si bel été...

Comments

[corinne]

Et je peux comprendre que la Bretagne vous manquerait : nous y avons vécu 6 ans et 2 de nos enfants sont nées là-bas!

Bises ensoleillées de Gironde

Corinne

[bel gazou]

Corinne: eh oui je crois que l'automne a toujours cet effet là...vous vivez dans une region magnifique!! nous aurions volontiers demenagé même si notre Bretagne nous manquerait beaucoup..

[corinne]

Je n'habite pas loin de l'endroit décrit les 8 et 9 août, et pourtant, la nostalgie nous prend aussi lorsque l'automne arrive! J'enverrai votre bonjour à l'Océan lorsque j'irai m'y promener...

[bel gazou]

Theoma: oh merci !!!!

[Theoma]

Quelle poésie dans ces photos ! Bravo !