Tchekhov
Aujourd'hui dans mon sac il y a........Il a un regard un peu melancolique Tchekhov sur cette photo , la fin de son encore jeune vie approche, il le sait sans doute même s'il a longtemps , lui le medecin , refusé d'admettre que la tuberculose le rongeait. Il a le regard de ses personnages , de Treplev, d'Oncle Vania et des autres, un regard qui oscille entre la souffrance et la joie. Et derrière ses yeux les paradoxes d'un être attachant , qui a commencé à ecrire dans le seul but d' aider sa famille a sortir de problèmes financiers sans fin mais sans y croire et puis comme artistes il y avait déjà ses deux frères ainés qui noyaient leur mal de vivre dans l'alcool , qui brûlaient leur talent et cela suffisait bien . Il ecrit donc presque malgré lui tout en faisant ses etudes de medecine, pour gagner de l'argent toujours parce que son père a fait faillite, parce qu'il sont nombreux, parce qu'il porte sa famille à bout de bras . Il est comme ça Antocha, il avance sans jamais être sûr de lui, il obtient des succès mais n'en tire jamais aucune gloire , il a toujours autour de lui une cour de femmes, les voudrait toutes mais ne peut vraiment en choisir aucune ..On pourrait croire qu'il subit les evenements mais il arrondit les angles, depense toute son energie à remettre ses frères sur le droit chemin, nourrir sa famille,fuir des femmes extravagantes qui l'attirent pourtant et son ambition passe après. Il est aussi viscéralement épris de justice , il traverse la grande Russie pour rencontrer les prisonniers en exil à Sakhaline, il soigne gratuitement les moujiks des villages alentour , il aide les bibliothèques, les enseignants , la veuve et l'orphelin . Et puis il decouvre émerveillé l'Europe occidentale, l'Italie, l'Autriche, la France mais ne reste jamais trop longtemps loin de sa famille et il ecrit , persuadé que ses oeuvres seront bien vite oubliées .Il écrit son entourage, ses amis, les evenements qui le touchent et alors naissent La Mouette, La Cerisaie , Trois Soeurs , et avec ces pièces un genre nouveau pour le théâtre russe.
Virgil Tanase qui a mis en scène et traduit certaines de ces pièces a éclairé ce personnage à travers ces pages fouillées,senties, vivantes .Je les ai dévorées et je vais sans tarder relire La Mouette et les autres qui me touchaient déjà mais avec un oeil nouveau maintenant que j'en sais un peu, beaucoup, plus sur leur auteur qui disait : "je hais la violence et le mensonge sous toutes ses formes.Mon saint des saint c'est le corps humain, la santé, l'intelligence, le talent, l'inspiration,l'amour et la liberté la plus absolue."