joli dimanche
Etre malheureux, on sait. On a connu des nuits blanches, des larmes, des maux de ventre, des coeurs retournés, des questions sans fin, des vides plus pesants que des pierres.On se souvient.On n'oubliera pas. Mais comment fait-on pour être heureux, pour vivre l'instant sans en perdre une goutte , pour ne pas avoir à penser un jour, j'aurais du en profiter davantage. On rit, on se sent leger, on fait des petits cadeaux, on detaille les visages aimés pour se les graver sur les souvenirs , on prend une main, un bras, on se remplit de cette tièdeur tendre , on dit "tu te souviens quand on venait ici faire du vélo? ", "quand j'etais petite tu vois on appelait cette maison la maison de Blanche-Neige" , on ecoute en riant de vieilles histoires de famille qu'on connait par coeur , on echange des livres, on reprend de la tarte aux pommes et quelquefois on s'arrête,on laisse les autres marcher quelques pas devant soi juste pour le plaisir de les regarder et on pense au plus profond de soi "il faut que je garde cette image, ce moment ", mais est-ce ainsi qu'il faut faire pour profiter, est-ce suffisant? En rentrant le soir après diner, on a encore devant soi un joli bout de soirée mais on sent comme une mélancolie, comme à chaque fois, une mélancolie qui s'inquiète et qui espère, une mélancolie qui voudrait encore une ribambelle de dimanches exactement comme celui-là....
(sur ces photos petite pensée pour LOLO B qui sait pourquoi...)