eugenio de andrade
Aujourd'hui dans mon sac il y a...
Et c'est comme glisser au fond de son sac un éclat de soleil, un coin de ciel bleu, quelques minutes d'un été brûlant. Un coeur battant. La vie plus forte que tout. des souvenirs d'enfance contre des murs blancs. Du désir. Des nuits étoilées d'argent. Des regards émus. Des peaux qui se frôlent. Et en face de soi, la mer.
" La mort n'a pas de prise quand on tient le soleil endormi dans ses bras"
" Tu connaissais l'été à son odeur,
le silence très ancien du mur, la fureur des cigales,
tu inventais la lumière acidulée tombant à pic, l'ombre brève où le gamin s'était endormi, le brillant des épaules.
c'est ce qui t'aveugle, le soleil de la peau".
"J'inventerai le jour où avec toi et l'automne j'irai courir par le rues.
La lumière que nous foulons est si parfaite qu'elle ne peut mourir, comme ne meurt l'éclat du regard qui t'a vu te dévêtir."
" Je suis fidèle à la chaleur.
J' aime ce genre d'été
qui de loin vient mourir dans mes mains,
et j'affirme que faire du mot
la demeure du silence
n'a pas d'autre raison".
" Ce qui respire en toi ce sont les yeux,
le bleu d'un soleil sans rides,
les premières eaux de la caresse."
Eugenio de Andrade est un poète portugais contemporain, une figure majeure de la littérature portugaise. Ces mot datent des années 80. j'aurais voulu les lui emprunter tous. En recopier chaque vers. ils m'auront plongée dans un univers pur et tremblant, vibrant comme les ciels implacables d'été.
" Le soir a secoué sa crinière,
les enfants s'attardent aux miroirs,
un ami commence dans l'été,
au moment intime où il se dévêt de ses lumières".
"t'effleurer la peau,
le poignet ouvert
au tranchant du regard.
que cela soit
la terre, le souffle
du premier jour.
rose inflammable, bouche de l'air."